Niccolò Paganini an Louis Spohr in Kassel

An
den herzogl.¹


Fr[ancfo]rt ^a/_M. a Janvier 1830

C’est bien a sensible regrét, que je me vois privé du bonheure de venir vous voir à Cassel dans le conrant de l ’hiver, comme je l’a vous promis et comme d ’aprés cela les demandes sont etablis avec Vous et mon homme d’affaires M^r Couriol. M’ayant trop retardé dans les Places en Allemagne dans lesquels j’ai donné des concerts, je suis obligé de filer tout droit a Paris. Me voila donc derobé encore pour quelques tems au desir ardent et a la haute jouis forme, d’entendre exécuter par Vous meme mon trés honnoré ami de Vos celebres compositions, dont tous connoisseurs et amateurs ressentent des eloges bien fondées; me voilà encore privé du plaisir de Vous donner quelques preuves de mon faible talent; mais patience, je depecherai mon sejour en France et en Engleterre, retourné en Allemagne, Cassel sera la premiere Ville dans la quelle je me produirai, et ou je serai ansi heureux de Vous retrouver; conservez moi Votre cheri souvenir. Comme d’aprés mon intention j’ai voulu me rendre a Cassel a la fin du mois passé, j’ai donné ordre de plusieurs de mes amis et correspondents de faire passer leurs lettres sous mon adress. post. rest. pour votre ville, ansi j’ai faire addresser quelques autres papiers d’importance, parmi lesquels se trouver deux portraits; impatienté de me voir en possession de ces differents objets autant tot que possible, je vous solicite mon trés honoré ami de vouloir envoyer et demander sans rétard au bureau de la Poste de Votre ville et j’y faire prendre les reseignements analogues a cet égard. En cas qu’ils ont des lettres, et autres pour moi, je vous prie de les recevoir et de me les envoyer en premie se poste partante vous mon addr. vous designée; l’on ne sera aucune difficulté a Vous les remettre² en presentant au superflu ma presente. Il se peut que ces lettres n’y suspent point arrivées jusqu’a present, c ’est pourquoi je Vous prie de faire renouveller de tems en tems vos recherches au le bureau de poste et de me faire passer les objets en question ansitot qu ’est arriverons a Cassel.
Agréer l ’assurance de la plus parfaite Consideration avec la quelle j’ai l ’honneur d ’être
Monsieur, mon trés honoré ami

Notre devoué
Nicolò Paganini
Pariser Hoff. a Francfort ^a/Main.